Son histoire

HISTOIRE DE LA LIGUE EN ROLLS UP :
 
1898 La fondation
1906-1909 L'engagement social
1936 Le rôle antifasciste (1933-1939)
1940-1948 Des "années noires" à la Déclaration universelle des droits de l'Homme
Après 1945 La relance : un engagement associatif entre morale et politique
1980-2000 Le centenaire, une dynamique militante de solidarité
La citoyenneté sociale
Toujours des combats pour les droits et libertés
Combats pour les droits des femmes
Combats pour la démocratie

 
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La LDH est la plus ancienne organisation de défense des droits de l’Homme. Le 4 juin 1898, au moment de l’affaire Dreyfus, est créée une « ligue pour la sauvegarde des libertés individuelles ». C’était avant la loi sur la possibilité de créer une association qui, elle, date de 1901. Elle a choisi de conserver son titre d’origine.
L’article 2 de ses statuts déclare que « la Ligue intervient chaque fois qu’une injustice, un acte arbitraire, un abus de pouvoir ou une illégalité lui sont signalés, au détriment des individus, des collectivités et des peuples ».
Sur cette base, la LDH se développe très vite et est à l’initiative de nombreuses campagnes, notamment dans les années 1900-1920, en faveur de responsables syndicalistes poursuivis. Elle intègre alors la défense des droits économiques et sociaux à ses objectifs et se positionne avec vigueur sur les problèmes de justice sociale et de droits des travailleurs.
Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, dans le but de préserver la paix, elle s’efforce de maintenir le dialogue avec les autres ligues européennes, en particulier la ligue allemande et la ligue belge, et crée la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) en 1922.
Dans les années 1930, la Ligue joue un rôle important dans le rassemblement de toutes les forces démocratiques dans la lutte contre le fascisme. C’est au siège de la Ligue des Droits de l’Homme qu’est signé le Pacte des partis de gauche, syndicats et associations antifascistes, qui vont fonder le Front Populaire en 1935.
Sous l’Occupation, la LDH paie un très lourd tribut au régime de Vichy et aux nazis : ses locaux sont occupés, toutes ses archives saisies (elles ne seront rapatriées de Moscou qu’en 2000). Beaucoup de ses cadres participent à la Résistance. A la Libération, le tiers des membres de son Comité central est porté disparu (assassinés, morts en déportation ou fusillés).
Après la guerre, la LDH se reconstitue, très affaiblie. Elle se consacre alors aux problèmes liés à la décolonisation. A partir de 1958, elle s’élève contre les pratiques de la Vème République en matière d’institutions et de libertés publiques. Elle combat dans les années 1970 pour défendre les libertés dans l’armée, la liberté de la contraception et de l’avortement, l’abolition de la peine de mort.
Dans les années 80 et 90, comme actuellement, la situation faite aux immigrés en France est un souci constant de la Ligue. Elle s’engage alors de manière générale et prioritaire dans la lutte contre toutes les discriminations.
Simultanément, dans un contexte de crise économique et de chômage croissant, elle s’attache à définir  la citoyenneté sociale, pour mieux lutter contre les nouvelles formes de pauvreté, contre les licenciements abusifs, et pour le droit au logement et aux soins.
Elle entend, avec les autres ligues européennes et la FIDH, imposer la lutte pour les droits de l’Homme dans les préoccupations de l’Union européenne (d’où la constitution en 2000 de l’Association européenne de défense des droits de l’Homme).
L’action de la Ligue des Droits de l’Homme, commencée avec l’affaire Dreyfus, poursuivie au temps du Front Populaire, puis dans la Résistance, se développe aujourd’hui dans toutes ses dimensions pour garantir et étendre les libertés civiles et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels. Il s’agit bien là d’un engagement politique au sens le plus élevé et le plus noble du terme. En effet, l’engagement de la Ligue n’est pas neutre, il conduit à des choix de société.
Dans la diversité de leurs sensibilités, les militants savent aussi que la LDH joue un rôle indispensable parmi les contre-pouvoirs nécessaires à une démocratie.
Considérée par certains comme « une vieille dame », c’est une vieille dame toujours alerte, obstinée et vigilante. Son histoire est faite d’innombrables combats, d’innombrables dossiers qui jour après jour, mobilisent les militants, les sections et le service juridique de la LDH.
Rappelons quelques chiffres :
- En 1899, au moment du deuxième procès Dreyfus, la LDH compte 12 000 membres et 70 sections.
- Elle passera de 50 000 adhérents en 1914 à 80 000 en 1919 et, au sommet de son rayonnement, elle atteindra 200 000 adhérents en 1933, avec près de 2 450 sections.
- Actuellement, elle compte environ 8500 adhérents pour 350 sections.